Faisons connaissance avec les meilleures recrues de la saison
Caleb Swanigan
né le 18 avril 1997
2,03m 125 kg
Pivot
Purdue Boilermakers
Points forts : son physique sous le panier.
Points faibles : n'est pas un athlète.
Son recrutement a été une série à rebondissements. Engagé avec Michigan St, il a changé d'avis et alors que les observateurs pensaient le voir intégrer California, il a choisi Purdue.
McDonald's all american, il doit encore progresser à ce poste particulièrement dans la rugueuse Big Ten.
Points faibles :adresse à longue distance, sa taille.
Joueur surdoué, il a déjà un palmarès individuel énorme : MVP du Mondial U17, MVP du championnat des amériques U16, McDonald's All American, 2 fois Mississippi Mr Basketball etc... C'est seulement la 3e recrue des Bulldogs classée 5 étoiles. Il a choisi cette université car son père y joua. Véritable attraction de la SEC cette saison.
L'affrontement de Magic Johnson et Larry Bird en finale préfigura le début de la plus grande rivalité de la NBA
La finale 1979 entre Indiana St, invaincu à ce stade de la compétition et Michigan St a marqué le début de l'exposition médiatique de la NCAA. En effet, comment imaginer meilleure confrontation que celle d'un meneur de jeu de génie hyper athlétique et le sourire aux lèvres, et un ailier grand, blond et taciturne, pas très athlétique en apparence mais un métronome au tir et un rebondeur hors pair ? L'opposition de style des deux stars universitaires fait les choux gras de n'importe quel journaliste qui suit la NCAA à l'époque. Mieux, ce match demeure la meilleure audience d'un match universitaire à la télévision. Plus rien ne sera jamais comme avant pour le basket universitaire : en septembre de la même année, ESPN la chaîne entièrement dédiée au sport était lancée et s'appuya sur la notoriété de la March Madness pour accroitre son audience.
Sur le terrain, les Spartans l'emportèrent 75-64 et le match ne fut pas aussi inoubliable que l'effet qu'il eut sur la médiatisation du basket des collèges.
Larry Bird et Magic Johnson contribuèrent, par l'opposition de style de leur équipe NBA, à relancer la grande ligue moribonde au début des années 80. Les Lakers et les Celtics se rencontrèrent trois fois en finale NBA. Les Lakers l'emportèrent en 1985 et 1987 et les Celtics en 1984. Cela est finalement peu compte tenu de la suprématie qu'avaient ces équipes à l'époque. En revanche, chaque match de ces finales est un classique en matière de tactique, de talent et d'opposition.
La finale de 1963 donna lieu au plus incroyable come-back de la March Madness
Lorsque les Ramblers se préparent à affronter les Cincinnati Bearcats en finale ce 23 mars 1963, ils ont déjà largement rempli leurs objectifs. Qualifié pour la première fois au Final Four, Loyola affronte le monstre de l'époque, Cincinnati double champion en titre et qui participe à son cinquième Final Four consécutif.
Au delà du match, Loyola Illinois a dû affronter tout au long de la saison une toute autre adversité : le racisme. Trois ans avant Texas Western et son cinq entièrement composé de joueurs de couleur, les Ramblers possèdent une majorité de joueurs de couleur et sont menacés par le Ku Klux Klan. Même les politiques s'en mêlent puisque l'équipe de Mississippi St, leur adversaire du 2e tour est sommé par le gouverneur de l'état de déclarer forfait plutôt que d'affronter une équipe de "nègres" ! Heureusement, le match eut lieu, prouvant que le sport peut passer outre beaucoup de préjugés. Cincinnati aligne trois joueurs noirs lors de cette finale, la première donc à voir s'affronter une majorité d'africains-américains.
Cincinnati profite de la maladresse des Ramblers, pourtant la meilleure attaque de la saison, et prend rapidement la tête au score mais Loyola parvient à réduire le déficit à 8 points à la mi-temps. Le coach George Ireland remotive ses troupes à la pause. Las, Cincinnati creuse un écart de 15 points 45-30 à la moitié de la seconde période. N'ayant pas de limite de temps de possession à cette époque, l'écart parait insurmontable : les Bearcats n'ont qu'à conserver le ballon le plus longtemps possible pour l'emporter. Mais le coach Ireland est malin et anticipe la tactique de Cincinnati : puisque les Bearcats ne tenteront pas de tir, il demande à ses joueurs de faire des prises à deux sur le porteur du ballon. Ainsi, la défense force les pertes de balle et Loyola revient à 7 points à 5 minutes de la fin. Jerry Harkness, le meilleur joueur des Ramblers, muet en attaque jusque là se met soudain à tout rentrer. Loyola revient à 1 point à une minute de la fin ! Et c'est Harkness à 6 secondes de la fin du temps réglementaire qui égalise ! Prolongation. A égalité lors de la dernière possession, Leslie Hunter rate son tir à 3 secondes de la fin mais Vic Rouse convertit le rebond offensif à l'ultime seconde (photo) et donne à Loyola Illinois une improbable victoire !
Loyola l'emporte malgré une adresse de 27% aux tirs (contre 49% à Cincinnati) et en étant dominé aux rebonds (34 à 45). Mais les Ramblers tentèrent 39 tirs de plus que leurs adversaires !
Les Hoosiers de 1975-76 demeurent la dernière équipe invaincue en NCAA
Après avoir échoué contre leur grand rival de Kentucky la saison précédente en Elite 8 (92-90) pour ce qui sera la seule défaite des Hoosiers entre mars 1974 et décembre 1976, Indiana est logiquement le grand favori de la saison 1975-76. L'équipe est constituée de Scott May, Quinn Buckner, Bobby Wilkerson, Kent Benson et Tom Abernathy. Le coach Bob Knight dès le premier entraînement fixe le cap : demeurer invaincu toute la saison.
En match de préparation, Indiana surclasse l'URSS des frères Belov 94-78. Les soviétiques, champions olympiques et champions du monde en titre, ont plié face aux 34 points de Scott May la vedette d'Indiana.
Dès le premier match de la saison, le rouge est mis : Indiana étrille UCLA le champion en titre 84-64. Le 15 décembre 1975, ils prennent leur revanche sur Kentucky non sans mal (77-68 après prolongation). Mais leurs adversaires de la Big Ten leur donnent du fil à retordre : sur une série de huit matchs, les Hoosiers sont menés cinq fois à la pause et doivent s'employer pour l'emporter.
La NCAA ne leur fait pas de cadeau lors de la constitution du tableau final du Tournoi NCAA : Indiana est dans la même partie de tableau que Marquette, classé #2 au Top 25. Après avoir écarté facilement St John's, les Hoosiers souffrent devant Alabama jusqu'à la fin (74-69). En quarts de finale, ils souffrent encore face à Marquette (65-56). En demi-finale, Indiana retrouve UCLA et là encore n'éprouve pas de difficultés pour gagner 65-51. Et c'est leur comparse de la Big Ten, Michigan qui se présente face aux Hoosiers en finale. certes, Indiana a gagné les deux confrontations de saison régulière mais difficilement à chaque fois. Le 7 février à Michigan, les Hoosiers l'emportent après prolongation après avoir été menés de 4 points dans la dernière minute du temps réglementaire.
Mais Bob Knight n'est pas d'humeur sombre. Après la demi-finale, il se permet même de faire un canular téléphonique à Johnny Orr le coach des Wolverines en se faisant passer pour le président Gerald Ford !
Néanmoins la finale n'est pas une partie de plaisir pour les Hoosiers. Très tôt, Wilkerson subit une commotion et doit sortir définitivement. Michigan mène le match gràce à une adresse insolente. A la mi-temps , Indiana a 6 points de retard. Les Hoosiers refont leur retard dès le retour des vestiaires mais le match reste serré. Indiana prend un petit avantage avant de clôturer la rencontre sur un 10-0 (86-68). L'objectif de Bob Knight a été atteint mais non sans mal :5 des 32 matchs ont été gagné en prolongation ou par une marge de 3 points ou moins.
Logiquement, les Hoosiers trustent les récompenses : Scott May est désigné joueur de l'année, Kent Benson MOP du Final Four.
Sept des joueurs de cette équipe seront draftés dont quatre dans les lottery picks (Scott May, Kent Benson, Tom Wilkerson et Quinn Buckner). Après ce premier titre, Bob Knight conquerra deux autres titres avec les Hoosiers en 1981 et 1987. Avec 902 victoires, il est le 2e au classement des coachs les plus victorieux devancé seulement par son ancien joueur d'Army : Mike Krzyzewski !
25 ans après, son décès et l'hommage de son équipe font partie de l'histoire de la NCAA
Hank Gathers et Bo Kimble étaient indissociables. Joueurs de USC, ils décident de transférer pour Loyola Marymount. L'été 1989, Hank Gathers décide de rester sourd aux sirènes de la NBA pour continuer à jouer avec son meilleur ami. Et en cette saison 1989-90, ils martyrisent les feuilles de scores. Poussés par leur coach Paul Westhead à pratiquer un jeu exclusivement tourné vers l'attaque, les Lions explosent les compteurs : ils battent LSU emmené par son jeune pivot Shaquille O'Neal 148 à 141 ! Hank Gathers, meilleur marqueur et rebondeur de la NCAA la saison précédente est parti pour renouveler l'exploit. De plus, il fait partie de la short list pour le titre de joueur de l'année et les franchises de la NBA l'attendent à la prochaine draft.
Le style de jeu de Westhead est très éprouvant physiquement : à partir d'une press tout terrain en défense, leur attaque se déploie et les Lions doivent tirer en moins de 10 secondes de possession ! Lorsque l'équipe ne parvient pas à contre-attaquer, cela se termine par un "arrosage" de tirs à 3 points. Gathers, de nouveau à plus de 30 points de moyenne, possède un pourcentage aux tirs très élevé car ses points résultent la plupart du temps de contre-attaques ou de rebonds offensifs. Son comparse et ami de longue date, Bo Kimble n'est pas en reste puisqu'il sera le meilleur marqueur cette saison-là avec plus de 35 points de moyenne ! Loyola Marymount établira la plus forte moyenne de points en 1989-90 avec 122,4 points marqués ! Un record qui tient toujours...
Mais la santé d'Hank Gathers donne des signes inquiétants. En décembre 1989, en plein match, il s'effondre suite à un malaise. Il souffre d'une arythmie cardiaque et doit suivre un traitement médical à base de beta bloquants. Comme les effets secondaires de ces derniers empêchent Gathers de jouer correctement, son traitement est allégé. Lors du tournoi de la West Coast Conference, le 4 mars 1990, il s'effondre de nouveau sur le terrain et décède quelques heures plus tard. L'enquête démontrera qu'il avait arrêté son traitement plusieurs jours auparavant...
L'émotion est immense dans le monde du sport. Le tournoi de conférence est définitivement suspendu et Loyola Marymount est qualifié d'office pour le Tournoi NCAA.
Dès lors, les Lions se sentent investis d'une mission. Ils jouent comme si Hank les accompagnait toujours. Malgré une tête de série #11, ils éliminent successivement New Mexico St, Michigan (149 à 115 : un autre record !) et Alabama avant de subir la loi du futur champion UNLV en quart de finale. Bo Kimble tint à honorer la mémoire de son ami en tirant tous ses seconds lancers francs de la main gauche. Car Hank Gathers, droitier, n'était pas bon dans cet exercice et tentait parfois ses lancers francs de sa main faible.
Bo Kimble joua trois saisons en NBA et même une saison à la CRO Lyon (1993-94). Il créa une association, 44 pour la vie, visant à promouvoir les actions contre les accidents cardiaques.
Si l'on devait établir la liste des meilleures équipes NCAA qui ne gagnèrent jamais le championnat, l'équipe des Houston Cougars de 1983 figurerait certainement dans le trio de tête. Mais si cette équipe est passée à la postérité, elle le doit à son style de jeu fait de contre-attaques, de coast to coast, de drives dévastateurs immanquablement conclus par un dunk magistral. D'où le surnom de Phi Slama Jama qu'on peut traduire par "confrérie des dunkers fous". Il faut dire que les Cougars, coaché par Guy Lewis, avait du répondant dans son effectif. A commencer par Akeem Olajuwon, le pivot nigérien de 2,13 m, surnommé The Dream, futur Hall of Fame de la NBA. Mais aussi Clyde "The Glide" Drexler, autre futur Hall of Fame, Michael Young, futur champion d'Europe avec le CSP de Limoges, complétés par Larry Micheaux et Benny Anders. Avec un effectif pareil, on peut se demander comment Houston rata le titre en 1983. C'est ce que les observateurs se demandent encore aujourd'hui. En finale, les Cougars s'inclinèrent 54-52 face aux Wolfpacks de North Carolina St sur un dunk au buzzer venu de nulle part de Lorenzo Charles.
Le jeune coach de North Carolina St allait se faire un nom dans la NCAA : Jim Valvano. Il motiva ses troupes en se basant sur les articles de presse qui donnaient Houston gagnant à 100%.
Mais l'histoire retiendra que ceux qui firent le spectacle cette saison-là jouaient à Houston.
Voir la vidéo ci dessous de la fin de la demi-finale face à Louisville :