Ce jugement va faire date dans l'histoire du sport universitaire US
La juge Wilken vient de rendre son verdict dans le procès qui oppose Ed O'Bannon à la NCAA : la NCAA est obligé de rémunérer les étudiants- athlètes en contrepartie de l'utilisation de leur nom et de leur image. Elle a, néanmoins, assorti la sentence d'une restriction : un plafond annuel de 5000$ en plus de leur bourse universitaire. Le versement interviendrait à l'issue de leur cursus soit 20000$ pour un joueur effectuant ses quatre années d'université. Ce jugement paraît raisonnable : d'une part raison est donnée aux joueurs qui étaient spoliés des énormes retombées de droits télé et publicitaires leur étant dus; d'autre part, la juge a entendu les arguments de la NCAA qui craignait l'effondrement du système universitaire si l'argent coulait à flot, en fixant un plafond de rémunération raisonnable.
Cela constitue une grande victoire pour les étudiants athlètes des deux sports universitaires rois que sont le basketball et le football US. Ed O'Bannon ne cachait pas sa satisfaction du verdict : "Je suis super excité et j'essaie de mettre de l'ordre dans ma tête. C'est l'aboutissement d'un marathon judiciaire entamé en 2009. J'espère que les joueurs auront ce qu'ils méritent avec tous les milliards qu'ils permettent à de gagner à leur université."
La juge a fixé le début de la prise en compte de cette rémunération au 1er juillet 2016, donc la saison 2016-17.
Ne négligeons pas le fait que la NCAA peut faire appel, ce qu'elle étudie en ce moment d'ailleurs. Mais cette requête devant rien moins que la Cour Suprême pourrait ne porter que sur une partie de la déciosion. Attendons donc les nouveaux développements de cette affaire.
Mais avant cela, nous pouvons conclure provisoirement sur ce dossier. Pour notre part, ce jugement va dans le bon sens. Cette NCAA devenue de plus en plus archaïque et hypocrite devait être sanctionnée. En même temps, il ne fallait pas partir dans des dérives financières augmentant le fossé entre les universités les plus prestigieuses ( et les plus riches) et celles de moyenne importance.
Cette décision marque-t-elle un tournant historique dans le sport universitaire américain ? Le temps le dira. Cependant une chose paraît inéluctable : le nivellement du niveau des conférences déjà amorcé avec le processus de réalignement de celles-ci sera encouragé par cette décision.Et la NCAA aura un coupable idéal à désigner lorsque les puristes se lamenteront de ce que sera devenu le sport universitaire. Décidément, le cynisme affiché par ses dirigeants tout au long du procès pourra prospérer au même rythme que les afflux de cash dans les caisses de cette institution dont l'image s'est lézardée à jamais.