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samedi 9 août 2014

Procès O'Bannon vs NCAA : Les joueurs ont gagné !

Ce jugement va faire date dans l'histoire du sport universitaire US



La juge Wilken vient de rendre son verdict dans le procès qui oppose Ed O'Bannon à la NCAA : la NCAA est obligé de rémunérer les étudiants- athlètes en contrepartie de l'utilisation de leur nom et de leur image. Elle a, néanmoins, assorti la sentence d'une restriction : un plafond annuel de 5000$ en plus de leur bourse universitaire. Le versement interviendrait à l'issue de leur cursus soit 20000$ pour un joueur effectuant ses quatre années d'université. Ce jugement paraît raisonnable : d'une part raison est donnée aux joueurs qui étaient spoliés des énormes retombées de droits télé et publicitaires leur étant dus; d'autre part, la juge a entendu les arguments de la NCAA qui craignait l'effondrement du système universitaire si l'argent coulait à flot, en fixant un plafond de rémunération raisonnable.
Cela constitue une grande victoire pour les étudiants athlètes des deux sports universitaires rois que sont le basketball et le football US. Ed O'Bannon ne cachait pas sa satisfaction du verdict : "Je suis super excité et j'essaie de mettre de l'ordre dans ma tête. C'est l'aboutissement d'un marathon judiciaire entamé en 2009. J'espère que les joueurs auront ce qu'ils méritent avec tous les milliards qu'ils permettent à de gagner à leur université."
La juge a fixé le début de la prise en compte de cette rémunération au 1er juillet 2016, donc la saison 2016-17.
Ne négligeons pas le fait que la NCAA peut faire appel, ce qu'elle étudie en ce moment d'ailleurs. Mais cette requête devant rien moins que la Cour Suprême pourrait ne porter que sur une partie de la déciosion. Attendons donc les nouveaux développements de cette affaire.
Mais avant cela, nous pouvons conclure provisoirement sur ce dossier. Pour notre part, ce jugement va dans le bon sens. Cette NCAA devenue de plus en plus archaïque et hypocrite devait être sanctionnée. En même temps, il ne fallait pas partir dans des dérives financières augmentant le fossé entre les universités les plus prestigieuses ( et les plus riches) et celles de moyenne importance.
Cette décision marque-t-elle un tournant historique dans le sport universitaire américain ? Le temps le dira. Cependant une chose paraît inéluctable : le nivellement du niveau des conférences déjà amorcé avec le processus de réalignement de celles-ci sera encouragé par cette décision.Et la NCAA aura un coupable idéal à désigner lorsque les puristes se lamenteront de ce que sera devenu le sport universitaire. Décidément, le cynisme affiché par ses dirigeants tout au long du procès pourra prospérer au même rythme que les afflux de cash dans les caisses de cette institution dont l'image s'est lézardée à jamais.

dimanche 22 juin 2014

Ed O'Bannon vs NCAA : le résumé de la 2e semaine d'audiences

La NCAA monte au créneau et promet la fin du monde !



La 2e semaine d'audiences au procès Ed O'Bannon contre la NCAA a été consacrée aux auditions des pontes de la NCAA. Rappelons qu'Ed O'Bannon, ancienne star d'UCLA et de la NBA, ainsi qu'une trentaine d'anciens joueurs universitaires réclament à la NCAA une rémunération pour l'utilisation de leur nom et de leur image qui génèrent des revenus exponentiels de l'institution du sport universitaire américain sans que les principaux intéressés, les joueurs, n'en voient un seul cent.
Mark Emmert (photo), président de la NCAA, a longuement témoigné cette semaine. Il a été mis en difficulté par l'avocat des plaignants lorsque ce dernier a présenté à la Cour une série d'e-mails d'un important responsable de l'institution, Wallace Renfro, avertissant que la structure de base de la NCAA devait profondément être revue en faisant référence à "l'exploitation commerciale des étudiants athlètes ". Son départ forcé en 2012, à la lumière de la situation actuelle, sonne comme le glas des illusions que la NCAA aurait aimé perpétuer. Malgré cela , le président de la NCAA a semblé tenter de baisser la garde en admettant qu'il fallait repenser un certain nombre de règles de fonctionnement sans autre précision. La NCAA appartient à ses membres et eux seuls ont le pouvoir d'en changer les règles. Cet argument a été beaucoup utilisé cette semaine pour faire valoir l'expression populaire "circulez, il n'y a rien à voir !".

Si Mark Emmert a semblé faire profil bas à certains moments, il n'en a pas été de même avec Jim Delany, le tout puissant commissionner de la Big Ten, conférence reine du football US. Il a carrément menacé qu'il n'y aurait plus de Rose Bowl, une des rencontres les plus suivies de la saison et les plus emblématiques car ayant lieu le 1er janvier, si les athlètes étaient payés. Sa conférence aurait implosé, victime du déséquilibre entre universités riches et universités pauvres.Il a justifié que les 230 millions annuels perçus par la conférence en droits télé allaient aux universités pour leur programme sportif et leur système éducatif. En revanche, certains de ses arguments pourraient faire plus de tort à la NCAA qu'aux plaignants. Il a admis que les étudiants athlètes devraient bénéficier un statut particulier compte tenu du temps passé à s'entraîner et à jouer qui les empêche d'étudier correctement. Les observateurs ont relevé qu'implicitement, le commissionner de la Big Ten avait appelé la NCAA à se réformer.

Là où les défenseurs de la NCAA jouent avec le feu, c'est lorsqu'ils argumentent que l'institution permet de structurer l'ensemble des 1281 universités et que sans elle, les universités les plus riches le seraient encore plus et que les plus pauvres s'appauvriraient encore plus. Admettre que quelques universités génèrent la quasi totalité des recettes est dangereux en soi. Nous avions déjà évoqué la tentation de certains de créer une super conférence ou une super ligue, constituée des conférences les plus riches. Ce risque de sécession ne va pas se restreindre avec l'engouement toujours croissant que connait le sport universitaire.

Le procès devrait se poursuivre encore une semaine avant que la juge Claudia Wilken mette le jugement en délibéré. Ce jugement devrait être un rendu sous forme d'une injonction. Mais la NCAA a déjà prévenu : elle userait de tous les recours, y compris la Cour Suprême ! pour casser le jugement s'il lui était défavorable. De quoi gagner encore quelques années avant de voir changer les choses...

dimanche 15 juin 2014

Procès Ed O'Bannon contre la NCAA : le résumé de la première semaine

Argent : le maître mot de cette première semaine



Ed O' Bannon, l'homme qui ose défier la toute puissante NCAA, a gagné la première manche : la tenue d'un procès retentissant que l'institution du sport universitaire américain (donc amateur en théorie), a cherché à éviter par tous les artifices juridiques possibles. Depuis le 9 juin donc, les deux parties s'opposent sur le principe de la redistribution de revenus des deux principaux sports : le basketball et le football US. L'enjeu est de taille, la saison 2012-13 a rapporté 4,5 milliards de dollars de revenus aux universités. Les joueurs veulent leur part du gâteau. Les avocats de la NCAA promettent l'écroulement de tout le système si les joueurs obtenaient gain de cause. Dans cette logique, les joueurs de Little League, le championnat de baseball des minimes (âgés de 12 ans), largement couvert médiatiquement, devraient toucher une part des recettes. Impensable !
Les experts de tous bords de sont succédé à la barre. Daniel Rascher, économiste du sport, est venu démontrer que 65 programmes de football américain génèrent un bénéfice cumulé de 1,3 milliard de dollars. L'université de Texas génère à elle seule 81 millions de bénéfices avec une marge bénéficiaire de 70% ! Les revenus des sports universitaires croissent de manière exponentielle : contrats télés, salaires des coachs et personnel de la fac, retombées financières pour la fac via les donateurs, jeux vidéos EA Sports,etc...
Suite du procès la semaine prochaine...

dimanche 25 mai 2014

Rémunérations des joueurs, réalignement des conférences, création d'une super ligue : les dossiers chauds de la NCAA

Jamais l'institution anachronique n'avait autant tremblé sur ses fondations




Un procès qui va faire date

Ed O'Bannon est peut-être en train de gagner son bras de fer contre la tout puissante NCAA alors qu'on donnait il y a encore peu de temps pas cher de son combat pour la reconnaissance des droits des étudiants-athlètes. En effet, le juge Claudia Wilken a décidé que la plainte était bien recevable et que le procès commencerait le 9 juin prochain. Mais de quoi s'agit-il exactement ? L'histoire remonte à 2009 : Ed O'Bannon, ancien joueur d'UCLA champion universitaire en 1995 et ex-professionnel de la NBA, s'aperçoit que son nom et son apparence apparaissent dans des jeux vidéos sans sa permission et sans évidemment contrepartie financière. Il porte plainte contre la NCAA et est bientôt rejoint par des grands noms du basket comme Bill Russell ou Oscar Robertson. On l'a bien compris,si les plaignants obtenaient gain de cause, il s'agirait d'un séisme-à l'image de l'arrêt Bosman dans le football européen- pour tout le sport universitaire américain qui draine des centaines de millions de dollars de revenus dont les joueurs ne voient jamais la couleur. Car le fondement de la NCAA est l'amateurisme pour ses athlètes. Et ne lésine pas sur les principes. Combien de fois a -t-on entendu parler de suspensions contre des joueurs qui se seraient fait payer un billet de train par un agent de joueur, ou pour avoir vendu ses propres chaussures de basket ? Vous avez dit rétrograde ? L'hypocrisie est flagrante et on se demande encore comment la NCAA peut encore s'arc-bouter contre l'évolution du sport au XIXe siècle. Ce procès va être fortement médiatisé car les enjeux sont énormes. Tout d'abord une issue favorable aux plaignants leur permettrait d'accéder à une part du gigantesque gâteau des revenus publicitaires des deux sports universitaires majeurs (football américain et basket). Ensuite, la mentalité des joueurs universitaires serait totalement différente. S'ils sont garantis de toucher les bénéfices de l'utilisation de leur image une fois leur carrière universitaire terminée, cela pourrait calmer certains impatients qui cherchent à faire monétiser le plutôt possible leur potentiel par la NBA. Nous allons suivre de près ce procès car ses conséquences seront forcément déflagratoires pour le sport universitaire américain.


Le réalignement des conférences

Décidé en 2011, le gigantesque mouvement de réalignement des conférences a connu son pic la saison dernière et devrait s'atténuer dans les années à venir. Comme souvent dans le sport universitaire américain, tout est parti du football américain, sport universitaire n°1 en matière de revenus. Et de l'aveu même des principaux responsables, la raison de ce tremblement de terre qui a affecté la quasi totalité des conférences est l'argent. Car l'exposition médiatique est l'objectif principal des universités. Les revenus de la télévision sont de plus en plus importants. Et pour cela, il faut faire partie des conférences les plus fortes donc les plus exposées. Et plus la fac sera visible et positivement ressentie dans le pays, plus elle pourra être convoitée par les étudiants ce qui fera rentrer de l'argent dans les caisses de l'université. Ce réalignement aura comme conséquence immanquable, le nivellement des valeurs entre les principales conférences et les autres. Et si c'était cela le véritable objectif ?

Le Super 6, le projet secret

Ce n'est plus un secret pour personne car depuis plusieurs années, les coulisses du sport universitaire bruissent de rumeurs. Ce serpent de mer, qu'on peut appeler Super League, Super 6 ou bien Super Conférence réunirait, dans le cas du basket, les six conférences les plus en vue : la Big Ten, la Big 12, l'ACC, la SEC, la Pac 12 et la Big East dans une même division, séparée des autres conférences, jugées trop faibles et trop peu exposées médiatiquement parlant. Dans une pure logique mercantile et capitaliste, on se demande même ce qui retient encore le pouvoir sportif. Plus de compétition entre les grandes institutions du pays génèrera toujours plus de retombées financières. Ce serait malheureusement une suite logique. Malheureusement, oui. Car, à l'instar de la Champions League en soccer, il n'y aurait plus de place pour la petite équipe sans gros moyens mais avec un collectif et un entraîneur qui feraient de merveilles et créeraient des surprises. Car on parle là de sport, d'incertitude du résultat. Mais voilà, la gourmandise est toujours le défaut le plus répandu sur cette terre...