lundi 14 mars 2016

March Madness 2016 : Le grand n'importe quoi !

Rarement les choix du comité de sélection ont été autant contestés



La détermination du tableau final du Tournoi de la NCAA est un savant mélange de règles strictes et de tripatouillages difficiles à justifier. En clair, la règle impose que chaque vainqueur des 31 tournois de conférence est qualifié, auquel s'ajoute le vainqueur de la saison régulière de la conférence Ivy qui n'a pas de tournoi. Nous avons donc 32 équipes qualifiées suivant cette règle. Les 36 équipes restantes sont sélectionnées en fonction de leurs performances durant la saison. Et c'est là que commence le n'importe quoi. Prenez St Bonaventure, équipe surprise de l'Atlantic 10, conférence considérée comme étant la meilleure après le Big 6 (ACC, Big East, Big Ten, Big XII, Pac 12, SEC). Les Bonnies ont remporté le titre de la saison régulière, ex aequo avec Dayton et VCU. Belle performance. Et bien cela ne suffit pas car St Bonaventure se fait sortir en 1/4 de finale de conférence en prolongation par Davidson. Soit. Prenons maintenant San Diego St qui a outrageusement dominé la Mountain West mais qui coince en finale du Tournoi de conférence face à Fresno St. Verdict : pas sélectionné. Même cas pour St Mary's (West Coast).
En revanche, Oregon St, 6e ex aequo de la Pacific 12, éliminé sans gloire en 1/4 de finale de la conférence par California est sélectionné. Mais pas Washington, aussi 6e ex aequo, sorti aussi en 1/4 de finale et par Oregon le futur vainqueur (76-68) qui plus est. Idem pour South Carolina et Monmouth.
A la décharge du Comité de sélection, il est vrai que cette saison a été particulièrement bizarre, les favoris se faisant régulièrement dominés par des adversaires prétendus plus faibles.
N'empêche, regarder les résultats des rencontres hors conférence pour évaluer la valeur d'une équipe peut être un critère mais il doit être au moins aussi important que les performances dans sa propre conférence. Pour une raison évidente : les équipes qui intègrent de nouvelles recrues commencent la saison en rodage. Or, ces fameuses rencontres hors conférence ont lieu en novembre et décembre. Comment tenir compte de ces performances (ou plutôt contre-performances) alors qu'une équipe plus jeune que la moyenne va s'aguerrir durant la période de janvier à mars qui correspond à la saison régulière.
Le deuxième problème est le choix des 4 têtes de série #1. Sur quelles bases objectives sont-elles établies ? Mystère. Cette année, deux équipes issues de l'ACC (North Carolina et Virginia) sont classées tête de série #1. Mais pas Michigan St, pourtant classée depuis plusieurs semaines #2 au Top 25 et qui enquille victoire sur victoire. 
Pour se justifier de ses choix, le Comité brandit une batterie d'index (le RPI, le Pomeroy, le SOS etc...). L'ennui, c'est qu'il y a toujours une équipe ou deux qui remplit tous les critères et qui, malgré tout, n'est pas retenue. Le mystère demeure entier...
Notre esprit cartésien de français (et d'européen !) est heurté par autant d'à peu près. Il serait pourtant si simple d'attribuer à l'avance les places en fonction des classements de saison régulière et des tournois de début de saison et de conférence. On l'a souvent évoqué ici : la NCAA est sclérosée, doit se réformer de fonds en combles mais n'y parvient pas faute de volonté de transparence. Pour sa défense, elle met en avant toutes les améliorations apportées à coup de statistiques diverses.
A vouloir faire mieux, on parvient parfois à ne pas faire bien.

Pour visualiser le tableau final, c'est par là.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire