L'analyse de ces deux tours
Il n'y a rien de mieux qu'une compétition sportive lorsque trois éléments sont réunis : le beau jeu, le suspense et l'effet de surprise du résultat. Force est de constater que cette édition 2014 a d'ores et déjà surpassé celle de 2013 sur ces trois points. Surpassé sur le plan du suspense, il n'y a qu'à regarder les chiffres : 12 matches ont été décidés en prolongation ou par 3 points ou moins (contre 8). Rien que les 6 matchs décidés en prolongation au First Four et au 1er tour constituent un record. La fin de match de Stephen F Austin- VCU est un "instant classic".
Sur le plan des surprises, çà se tient : 13 équipes moins bien classées ont battu des équipes mieux classées (contre 14 en 2013). Quant au beau jeu, il y a une part de subjectivité mais pour avoir vu par exemple Wichita St-Kentucky ou Wisconsin-Oregon, nous pouvons considérer que la NCAA a encore de beaux jours devant elle. Certes, Florida Gulf Coast a soufflé un vent d'air frais sur la March Madness 2013 mais c'est d'autant plus vrai qu'il n'y a eu qu'eux, avec Wichita St pour amener du renouveau sur la compétition.
L'autre élément à dégager de cette première partie de tournoi est l'importance du collectif et de l'expérience. Nous avons parmi les 16 équipes restantes en compétition, 3 des 4 derniers vainqueurs du NIT (Dayton, Stanford et Baylor), les 3 derniers champions NCAA (Connecticut,Kentucky et Louisville), 4 équipes ayant participé au Final Four de ces 4 dernières années (Michigan St, Kentucky, Louisville, Michigan) auxquelles on peut ajouter Florida (3 Elite 8, série en cours), Tennesse, Arizona et Baylor (1 Elite 8 chacun). Les moins expérimentées restant en course sont donc San Diego St (coaché par Steve Fisher, coach titré avec Michigan en 1989), Wisconsin (le coach Bo Ryan atteint son 6e Sweet 16 en 11 ans), Iowa St,Virginia et UCLA. Concernant le collectif, quand on voit jouer Arizona, Florida, Louisville, Michigan St ou Wisconsin, on comprend que ces équipes sont bâties pour aller loin parce qu'elles ne sont pas construites autour d'un seul joueur. L'exception jusqu'ici était Kentucky, l'archétype de la formation faite de freshmen destinés à une carrière NBA et rien d'autre.Le fameux "one and done" du titre 2012 qui a fait long feu la saison passée et qui semble revenir cette saison malgré ce qui ressembla jusqu'au mois de mars comme un nouveau fiasco. Cette équipe tient grâce aux talents des nouveaux venus (les frères Harrison, Julius Randle) mais le ciment de l'édifice est assuré par Willie Cauley-Stein et Alex Poythress, les sophomores. Et leur match épique contre Wichita St, le collectif représentant l'antithèse des joueurs de John Calipari, fait figure de référence.
A partir de jeudi 27 mars, le Sweet 16 commence, soit les 1/8 de finale ou les demi-finales régionales. Nous miserons donc sur l'expérience car à ce stade, les équipes sont proches les unes des autres et la différence va se faire sur des petits détails. C'est pourquoi, notre pronostic final penche pour Louisville ou Michigan plutôt que pour Florida (trop peu de profondeur de banc) ou Arizona (le manque de vécu ensemble). Quant à Michigan St ou Wisconsin, les deux équipes ont des coachs bourrés d'expérience et rien n'est impossible pour eux.On ne voit pas les outsiders comme UCLA, Baylor,Virginia ou Iowa St triompher.Encore moins pour les surprises comme Dayton, Stanford, Tennessee, Connecticut,San Diego St ou même Kentucky.